Se relever et avancer

Je ne vous cache pas que cette semaine a été horrible, et le mot est faible.
J'étais une espèce de zombie, un corps sans âme...
J'ai du mal à encaisser cet échec et pourtant au moment où j'écris je ne me sens pas si mal que ça...

Lundi : je suis seule face à mon écran et je vois ce chiffre < 2... sur le coup, j'ai pleuré, crié, j'ai tapé dans le mur, je suis sortie marcher... Ma première pensée fut que je ne serais pas enceinte le jour de mon mariage et ça m'a brisé le cœur. En rentrant, je me suis mise sur le lit, j'ai fermé les yeux et attendu que le temps passe et surtout que Chéri rentre à la maison.
Quand il est arrivé, je ne pouvais même pas parler tellement je pleurais, je ne pouvais plus ouvrir mes yeux tellement je pleurais.
Il a appelé le centre de PMA. Si on veut réessayer, il faut prendre rendez-vous et demander une dérogation auprès de la sécurité sociale. On a dit qu'on attendait que le mariage passe pour se décider, histoire de prendre le temps d'y réfléchir.

Mardi : pas dormi de la nuit, Chéri ne travaille pas, on se lève sans trop parler, on déjeune (tant bien que mal, j'avoue que plus rien ne passe depuis la veille).
Chéri va sur l'ordi et regarde, comme à son habitude, les petits chiots à vendre sur internet.
Il craque sur un petit bichon de 2 mois, m'appelle. Je le regarde et me dis, pourquoi pas.
Nous voilà partis à 2 heures de la maison.... En le voyant, on a craqué, il était tout calme, tout timide mais on a pu le prendre dans nos bras sans problème. C'est décidé, on l'adopte.

Mercredi : Joker (c'est son petit nom) a pleuré toute la nuit. Il nous fait la fête au réveil et ne nous quitte plus de la journée. Il nous aime déjà, on l'aime déjà On part lui acheter ses petites affaires, un panier, des jouets et tous ses produits de beauté.
Il prend sa première douche. Je le prends sur moi, je le caresse et je pleure.

Jeudi : retour au boulot... C'est dur, vraiment dur. Chaque fois qu'un collègue me demande comment je vais, je pleure. Mes yeux sont bouffis, rouges et la douleur ne me quitte pas.
Une collègue me dit, que si ça n'a pas fonctionné, c'est parce que quelque chose de plus magique nous attend...Je me raccroche à ses paroles en me disant qu'elle a raison, la vie n'est pas terminée.

Vendredi : j'essaie de sortir de mon mutisme, j'essaie de comprendre le sens de tout ça (s'il y'en a un...)
Ma sœur me dit que je ne dois pas abandonner et réessayer jusqu'à ce que ça fonctionne. Elle me dit qu'elle est prête à me "donner" une de ses trompes. Mon autre sœur veut bien faire don de ses ovocytes.

Samedi : On se décide. Lundi, on appelle la PMA pour prendre rendez-vous et demander ce qu'il est possible de faire.
Changer de centre, rester dans ce centre, espérer que la sécu et la PMA vont nous suivre, se renseigner pour une greffe de trompe, un don d'ovocyte ou bien abandonner et se tourner (pleinement) vers l'adoption.

En vrac :
Pour la première fois, ma belle-mère m'a annoncé qu'elle souhaitait être grand-mère. Je l'ai toujours su mais elle ne me l'avait jamais dit. Elle aussi me conseille de ne pas abandonner.
Quand j'ai envoyé un sms à ma mère pour lui dire que la FIV avait foiré, elle m'a répondu : "Pas de bol".
Ok, on ne sait pas quoi dire dans un moment pareil, mais j'avoue que ses mots ne m'ont pas du tout réconforter.
Hier, on a annoncé à ma famille que Joker fait partie de notre vie, ils ont tous eu l'air ravi pour nous, même si ce n'est pas la bonne nouvelle qu'ils attendaient...